Avoir un handicap, qu’il soit physique ou mental, n’empêche en rien la pratique de la glisse et ça, le comité handisport05 veille à le rappeler en proposant des journées spéciales handiride. Durant la saison d’hiver, l’équipe du comité (20 bénévoles et le président Boris Mallein) navigue entre les différentes stations de ski des Hautes-Alpes, pour faire découvrir la pratique aux principaux intéressés.
Le samedi 16 mars, c’est dans la station de ski de Puy Saint Vincent qu’ils ont déposé leurs bagages, le temps d’une journée. Nous sommes donc partis à leur rencontre pour en savoir davantage sur la pratique !
Nous vous racontons tout…
C’est sous un ciel bleu, propre aux stations des Hautes-Alpes que nous arrivons sur le front de neige de Puy Saint Vincent 1400. À peine arrivés, nous nous retrouvons face à une enfilade de fauteuils, avec chacun, des spécificités différentes. Jacques, l’un des bénévoles du comité, nous fait le tour de chacun de ses « engins », comme il les appelle.
Le premier, c’est le tandem. Il s’appelle ainsi du fait que les deux personnes sont sur la même paire de ski. La personne en situation de handicap est assise sur le fauteuil, tandis qu’à l’arrière, le pilote manie l’engin. La personne à l’arrière est dans l’obligation d’avoir une formation spécifique, puisque le tandem, est difficile à manier, du fait que la personne à mobilité réduite, est totalement passive. Cette formation dure au minimum une semaine si la personne a déjà pratiqué le dualski. Une fois obtenue, cette pratique qui demande de l’entraînement, permet de faire découvrir différentes sensations à la personne en fauteuil.
Juste à côté, un autre engin est disposé, il s’appelle le Dualski. Dual, parce que contrairement au tandem, il est composé de deux paires de skis. La technique est donc plus facile à acquérir. La personne en fauteuil a plusieurs possibilités, soit elle se laisse totalement porter par l’accompagnateur, soit elle utilise des stabilos (petites béquilles avec des skis) pour participer au pilotage. Un autre cas de figure est possible avec cet engin. La personne à mobilité réduite peut aussi partir en autonomie, sans pilote derrière. Dans ces cas-là, un accompagnateur ou un entraîneur reste non loin pour aider à l’embarquement du télésiège, ou en cas de chute sur les pistes. Nous appelons cette dernière pratique, le ski autonome.
Nous découvrons pour finir le Kartski, un fauteuil qui permet à la personne d’être autonome. Des poignées lui permettent de faire exactement comme avec des vrais skis. En effet, lorsque le sujet ressert les poignées, cela permet de se mettre en chasse-neige. Lorsqu’au contraire, les poignées sont écartées, cela va faire prendre plus de vitesse, etc. La sécurité est assurée par un bénévole qui se trouve derrière, en ski et qui est relié au Kart avec une ceinture.
Les personnes en situation de handicap qui souhaitent découvrir cette pratique ont la possibilité de louer les fauteuils, mais le plus souvent ils sont prêtés. Certaines écoles de ski possèdent le matériel et des moniteurs sont formés à l’handiski. Sinon, il est possible de contacter le comité handisport05 pour le prêt d’un fauteuil, à condition d’avoir une formation pour le piloter.
Après une présentation globale des différents fauteuils, nous voilà partis pour une descente en Dualski. Première étape, l’embarquement.
Pour embarquer, le processus n’est pas exactement le même d’un engin à un autre, mais globalement le système est identique. Sous chaque fauteuil se trouve un verrin, auquel il faut enlever une goupille, cela permet ainsi au siège de se soulever. Au moment où le télésiège arrive au bon endroit, il suffit de rabattre le fauteuil, le pilote s’assoit à côté et c’est parti pour une première montée ! Les perchmans sont également là pour aider et donner des conseils lors de l’embarquement.
Une fois arrivé, le pilote prend de l’élan pour nous dégager de la zone de débarquement. Nous prenons un temps pour nous accrocher et nous voilà prêts à dévaler les pentes. Les sensations sont garanties ! Nous ressentons chaque courbe, chaque mouvement que le pilote fait derrière nous. La descente est d’autant plus impressionnante, du fait que nous sommes encore plus près du sol, ce qui donne une sensation de flottage. Lorsque nous prenons un peu trop de vitesse, le pilote à l’arrière use de ses crampons pour nous ralentir. Quand une pente raide approche, nous l’encourageons, comme si cette personne était un prolongement de notre personne. Une fois arrivés en bas de la pente, nous pouvons le dire : oui, l’handiride procure des sensations de glisse extraordinaire !
Merci à toutes les personnes du comité handisport05 et à toutes les écoles de skis, etc. qui permettent aux personnes à mobilité réduite de savourer ce sport riche en sensations.