Journée internationale des droits des femmes - Deutsch

leur place dans les stations de ski

Veröffentlicht am 17 December 2020

Depuis 1975, chaque année, le 8 mars, nous célébrons la journée internationale des droits des femmes. Un moyen pour ces dernières, de fêter les différents acquis, mais aussi de se faire entendre et d’améliorer la situation des femmes. Cette journée est également un moyen de sensibiliser, les plus jeunes et les moins jeunes, à l’égalité des sexes.

À l’occasion de cette journée, nous avons fait le choix de partir à la rencontre de quatre femmes, d’âges différents, d’origines différentes, mais avec un point en commun : leur passion pour la montagne et le travail qu’elles effectuent en station de ski. Et ainsi, de mettre en valeur le travail et la place des femmes dans le secteur de la montagne. Nos personnalités nous racontent leur parcours, parfois semé d’embûches, leur passion pour leur métier et leur manière de se démarquer dans cet univers, majoritairement masculin.

 

Cynthia, perch(WO)man

Auparavant dentiste au Brésil d’où elle est originaire, Cynthia a eu un réel coup de cœur pour la France. Le mois qui suivait son installation à Puy Saint Vincent, elle commençait déjà à travailler pour la station. Elle a changé du tout au tout de vie, mais ce n’est pas pour lui déplaire, puisqu’elle a toujours adoré le ski.

En revanche, se faire une place dans cet univers n’a pas été une mince affaire. En effet, elle est passée par plusieurs étapes et a dû attendre quatre ans avant de trouver son poste. Tout d’abord caissière, elle a ensuite été contrôleuse puis a fini par trouver le métier qui lui ressemblait le plus ; perchwoman.

Si elle a mis quatre ans avant d'en arriver là où elle en est aujourd'hui, elle n’en a pas mis autant pour s’intégrer à l’équipe. Majoritairement entourée d’hommes, Cynthia n’a pas eu de problème pour se faire sa place.

Les femmes qui font ce travail dans la station se comptent sur les doigts de la main, tandis qu’il y a près d’une cinquantaine d’hommes perchman. Selon elle, cet écart s’explique par le fait que le travail est quand même très physique et qu’il faut aimer être dehors même avec des températures avoisinant les -20 degrés !

Selon elle, pour faire ce métier, il faut être forte, sympathique et être une amoureuse de la nature et du sport !  

Louise, responsable animation

Du haut de ses 25 ans, Louise a fait un master en management des événements sportifs et culturels. Pendant ses études, elle a été animatrice en stations, ce qui lui a donné envie de devenir responsable des animations.

Tout droit venue du Vercors, elle n’a pas mis bien longtemps avant de trouver son premier emploi, puisque l’année qui suivait l’obtention de son diplôme, elle se trouvait déjà, être responsable des animations du Pays des Écrins.

En ce qui concerne son intégration dans l’univers de la montagne et des sports d’hiver, il lui a fallu faire ses preuves et prouver qu’elle était très motivée, comme dans tout métier.

Entourée d’hommes au quotidien, elle a réussi à se faire une place facilement, sans forcément tomber dans l’infériorité. Mais elle avoue que travailler dans ce milieu, c'est faire face à beaucoup de drague ! Au vu de ses différentes expériences, elle a toujours été amenée à avoir des hommes en tant que responsable, elle est donc très fière de représenter les femmes dans ce milieu. Louise rejoint l’avis de Cynthia, sur le fait qu’il y ait peu de femmes qui fassent ces métiers, selon elles, c’est parce que c’est physique et qu’il faut aimer être dehors, même quand il fait froid !

Nous avons demandé à Louise les conseils qu’elle donnerait à une femme qui souhaiterait faire ce métier, voici sa réponse :

« Il faut mettre sa timidité de côté et avancer coûte que coûte sans se laisser démonter par les réflexions des personnes mal intentionnées. Il est important d’être intégrée dans la vie de la station et de montrer qu’on est là. »

Louise

Marina, conductrice de dameuse

Conductrice de dameuse depuis plus de 10 ans, Marina est également gérante de sa propre entreprise de transport routier. Quand elle n’est pas dans sa dameuse, elle parcourt les routes dans son poids lourd. Fille d’agriculteur, elle est habituée depuis toute petite à conduire les machines.

Si Marina adore son métier de conductrice de dameuse, son parcours n’a pas toujours été tout rose. Après ses débuts dans la station où elle a évolué pendant plus de neuf saisons, les choses se sont vite gâtées. Entourée à 100% d’hommes, Marina a été la cible de nombreuses réflexions. Pas toujours facile de se faire entendre et de se faire respecter quand on est une femme entourée d’hommes. 

Passionnée par son travail, elle a fait ses preuves tant bien que mal. Elle a su passer outre des mauvais regards et des réflexions déplacées, mais a malheureusement, fini par baisser les bras. L’ambiance de travail ne lui allait plus, elle ne voulait plus être prise de haut et a donc pris la lourde décision de cesser son contrat avec cette station.

Toujours ouverte à l’idée d’exercer le métier qui lui plaît tant, Marina a été appelée en renfort par Puy Saint Vincent et pour son plus grand plaisir, son expérience a été toute autre. Les hommes avec qui elle a travaillé pendant 15 jours étaient respectueux, heureux de compter une femme dans leur équipe et lui faisaient confiance les yeux fermés. Elle a vite trouvé sa place et ce fut le jour et la nuit avec sa première expérience. Comme quoi, tout dépend de l’équipe !

Très peu de femmes font ce métier dans les Hautes-Alpes, elle est donc très fière de pouvoir représenter la gente féminine dans ce milieu.

Selon elle, pour faire ce métier en tant que femme, il faut savoir se faire respecter, mais il faut avant tout aimer son travail. À partir du moment où la personne est passionnée par ce qu’elle fait, elle n’aura pas de difficulté à se faire embaucher, et le fait d’être une femme ne sera pas un handicap.

Isabelle, pisteur et conducteur de dameuse sur son CV, mais pisteuse et conductrice dans la réalité

Partie pour faire une carrière dans la psychologie, Isabelle alors étudiante, a eu un vrai coup de cœur lorsqu’elle a découvert la région pour la première fois. Originaire de Marseille, elle est tombée amoureuse de la vallée et du système de travail de saisonnier. Elle a donc rapidement pris la décision de venir s’y installer et de débuter une carrière à la montagne.

Au début, elle ne savait pas vraiment ce qu’elle voulait faire, elle a donc commencé par passer le BE de parapente, puis de pisteur de ski de fond. À côté de cela, elle a travaillé à l’école de ski.

Aujourd’hui, monitrice de parapente et photographe l’été, actuellement en train de passer une formation pour donner des cours de Yoga, et pisteur de ski de fond l’hiver, Isabelle est une fondue de sport.  

Quand elle nous parle de son parcours, c’est avec le sourire jusqu’aux oreilles. Et une chose est sûre, elle n’a eu aucun mal à se faire une place dans la station. Entourée de deux hommes pour la gestion du domaine nordique de Puy Saint Vincent, Isabelle se sent tout à fait à sa place, et elle a raison ! (Sur le domaine alpin, il y a au moins 3 femmes pisteurs.)

Le seul moment où Isabelle voit une différence avec les hommes, c’est quand elle doit porter des jalons ou s’occuper de la maintenance. Et elle a beau avoir connu plusieurs patrons différents depuis qu’elle travaille ici, jamais elle n’a eu de souci en tant que femme.

Également en charge du damage des pistes de ski de fond, elle trouve que c’est un peu plus difficile de se faire entendre dans ce travail, qui compte pratiquement que des hommes. En effet, ils ont l’impression que les femmes ne savent pas faire. Au fil des années et après avoir fait ses preuves, tout rentre dans l’ordre.

Selon elle, si peu de femmes font le métier de pisteur, c’est peut-être parce qu’elles n’osent pas. De plus, les conditions sont parfois rudes et il faut vraiment aimer ce métier pour le faire.

Pour elle, il faut savoir s’adapter pour faire ce travail. Ce n’est jamais la même chose, le travail évolue très souvent et il faut savoir composer avec les différentes conditions, etc.

Une chose est certaine, les femmes ont tout à fait leur place dans les stations de ski et ce n'est pas Vincent Roz, chef des pistes de Puy Saint Vincent qui va dire le contraire. 

Selon lui, les femmes sont tout autant légitimes que les hommes d'exercer ces différents emplois. Elles ont d'ailleurs des atouts qui sont bien appréciés. Par exemple, elles sont plus prudentes face au risque ou encore, elles ont un esprit maternel qui va rassurer les enfants. Elles sont de vrais valeurs ajoutées dans les différentes équipes ! 

 

Rédaction : Blandine REYNAUD