Les premiers alpinistes
Les premières ascensions des cols ne nous sont que très peu connues. Elles ont sans doute été réalisées par les bergers ou les habitants pour passer d’une vallée à l’autre. Mais ces premiers alpinistes n’ont pas laissé de trace de leur passage dans les écrits.
Ces suppositions sont confirmées par les découvertes archéologiques qui nous indiquent de plus en plus que les Hommes se sont appropriés ces espaces plus tôt qu’on ne le pense.
La naissance de l’alpinisme
À une époque moins lointaine, nous pouvons citer un événement qui fait date dans l'histoire de l'alpinisme. Il n’y a pas que les Amériques qui ont été découvertes en 1492 mais aussi le plateau sommital du Mont Aiguille, dans le massif du Vercors. C’est un exploit pour l’époque car les apprentis alpinistes gravissent ce monolithe à l’aide d’échelles. Et ils en ressortent vivants.
Cette première date reste cependant isolée puisque c’est bien après que le coup d’envoi à la course aux sommets est donné. Les premières ascensions sont d’abord réalisées pour des investigations scientifiques. Le Mont Blanc est gravi en 1786 par deux alpinistes natifs de Chamonix, un médecin et un cristallier, motivés et par la science mais aussi par la récompense promise à ceux qui grimperont le toit de l’Europe. C’est à cette date-là que l’on fait véritablement remonter la naissance de l’alpinisme.
Le massif des Écrins attire particulièrement les premiers glaciologues et les géologues. Grâce à l’étude des glaciers, les scientifiques comprennent les derniers cycles climatiques qui se sont succédés sur terre. Les géologues formulent pour la première fois la théorie de la tectonique des plaques suite à l’observation du massif.
L’âge d’or
Le XIXème siècle ouvre l’âge d’or de l’alpinisme. Des touristes anglais, souvent de confession protestante, sont attirés dans nos régions par la découverte de l’histoire des Vaudois et c’est naturellement qu’ils se tournent vers l’exploration des hauts sommets.
C’est à cette époque que les « premières » sont signées comme la Barre des Écrins (4102 m) en 1864, les Grandes Jorasses (4208 m) l’Aiguille Verte (4122 m) et le Cervin (4 477 m) en 1865.
Le massif des Écrins a connu quelques figures qui resteront dans les mémoires comme les premiers grands alpinistes. Edward Whymper, dont vous pouvez retrouver la statue à l’Argentière-la-Bessée, a réalisé la première ascension de la Barre et du Dôme des Écrins. William A. B Coolidge a aussi gravi un grand nombre des sommets de notre massif et a d’ailleurs donné son nom à plusieurs voies comme le couloir menant à la pointe Puiseux du Pelvoux. En 1874, le club alpin français (CAF) est créé afin d’intégrer les Français dans la course aux sommets. En 1877, la Meije, dernier grand sommet vierge des Alpes est vaincue par trois Français. Cette ascension marque la fin de l’âge d’or de l’alpinisme, des excursions où personne n’avait encore jamais été.
C’est le début d’un autre type d’alpinisme. Il ne s’agit plus d’atteindre les sommets à tout prix mais de chercher les itinéraires les plus esthétiques, les plus difficiles, de réaliser des ascensions hivernales, en solitaire, d’explorer les faces nord et de découvrir d’autres chaînes de montagne que les Alpes.
Ailefroide
Cette histoire fait du massif des Écrins une terre d’alpinisme par excellence et c’est encore le cas aujourd’hui. Le hameau d’Ailefroide est le point de départ de grandes courses classiques comme la montée au Dôme ou à la Barre des Écrins.
Dans cette lignée, le site d’escalade, devenu mythique, est équipé dans les années 1980 par Jean-Michel Cambon notamment.
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