« Mes Petits Rituels » #7 - L’art de vivre par un kayakiste
Réputé auprès des kayakistes du monde entier, pour ses nombreuses rivières navigables, le Pays des Écrins est également le terrain de jeu de Nicolas CHASSING, figure emblématique du kayak freestyle sur notre territoire. Pour ce septième épisode de notre série "Mes petits rituels", nous nous sommes intéressés aux habitudes de ce fou de kayak, prêt à tout pour naviguer quotidiennement, sa rivière favorite.
Retrouvez dans cet article, ses coups de cœur et son expérience au fil des années.
Par amour du kayak
Puisqu'il faut un début à tout...
Originaire d'Aix-en-Provence, Nicolas fut ses premiers pas dans le monde du kayak en région parisienne, plus précisément à Joinville le pont, alors que ses parents avaient migré vers la capitale, pour des raisons professionnelles. Alors âgé de 10 ans, sa passion pour ce sport fut immédiate. Les années qui suivirent, il les passa à enchaîner les stages dans les Hautes-Alpes. À 14 ans, son amour pour ce sport se fait de plus en plus ressentir, au travers des résultats brillants qu'il collectionne en slalom et descente, les deux seules pratiques du kayak en eau vive de l'époque. Il en vient même à décrocher deux années de suite, le titre tant convoité de champion de France cadet, en 1994 et 1995. Si son potentiel en compétition était palpable, dès lors que l'apparition des premiers kayaks de rivière en plastique eut lieu, il arrêta progressivement la compétition, pour se tourner vers des pratiques plus ludiques, telles que la rivière et le freestyle*.
(*surfer les vagues statiques d'une rivière)
Alors qu'il était adolescent, Nicolas travaillait les week-ends et les vacances, comme guide de raft et d'hydrospeed, en Bourgogne. Un travail, étroitement lié à sa passion, qui lui permit d'économiser pour ses futurs voyages, dont un qui lui tenait particulièrement à coeur : découvrir les États-Unis, où le kayak freestyle était en plein essor. Parti à la conquête de l'Amérique, sans parler un mot d'anglais et avec comme seul bagage un prototype de kayak court, réalisé par ses propres soins, Nicolas est revenu en France quelques temps après, sponsorisé par une marque de kayak et de pagaie, grâce à son embarcation qui révolutionna la pratique du freestyle. S'ensuivit alors une ribambelle d'autres voyages au Zimbabwe, au Canada, à Zambie, aux Etats-Unis (encore), et bien d'autres encore, pour se rendre aux différentes compétitions de kayak.
... le chemin fût vite tracé
En 1994, dès son retour des États-Unis, Nicolas, qui venait de louper de peu son bac, décida de partir sur le Zambèze au Zimbabwe, pour rejoindre un ami qui y travaillait. L'appel des vagues énormes, de l'eau chaude, des rapides fabuleux, était bien plus attrayant... que de repasser le bac ! C'est avec quelques euros en poche qu'il partit alors à la découverte de ce paradis. Une fois sur place, il fut rapidement embauché, comme guide de raft et kayak de sécurité. Après y avoir passé plus de six mois, et être rentré en France pour travailler dans les Pyrénées, le manque lui était tellement intense, qu'il y retournera, pour cette fois-ci y passer plus de 13 ans et y tenir sa propre boîte de rafting.
Deux enfants et quelques années plus tard, le moment était venu de revenir en France. Il lui fallait se trouver un coin similaire en France. Un lieu préservé, où la nature serait encore relativement sauvage, et où il pourrait pratiquer le kayak. Selon lui, le choix fut rapide et facile, c'est dans le Pays des Écrins que sa famille et lui, déposèrent leurs valises.
Le kayak est une activité tellement variée. Il y a une pratique adaptée à tous ! Le canoë en balade, la compétition, la rivière, la découverte, le stand-up paddle, etc. Chacun peut en faire à son rythme.
La philosophie, d'un kayakiste aguerri
Depuis son retour en France, sa passion pour le kayak ne l'a pas quittée. Il essaye de faire quotidiennement du kayak, ou au mieux du sport. Même si les aléas de la vie quotidienne l'en empêchent parfois, il ne se passe pas trois jours sans qu'il ne navigue, aussi bien en kayak qu'en paddle. Il aime la variété des sports d'eau vive. Le fait de pouvoir pousser sa pratique vers des rapides extrêmes, ou au contraire se faire plaisir en famille, sur une rivière facilement navigable. Ce sport lui permet de voyager, de découvrir, d'explorer de nouveaux horizons, de faire de la compétition, d'en faire en mer... Le champ des possibilités est relativement vaste. Lorsqu'en hiver les niveaux d'eau sont très bas, Nicolas a l'habitude de pratiquer le Stand Up Paddle.
Nicolas partage sa passion avec ses enfants, qui pratiquent eux-mêmes le kayak. Il profite des week-ends et des vacances pour en faire en famille mais aussi avec ses amis, quand tous sont disponibles en même temps, ou bien seul pour s'entraîner, ou simplement pour le plaisir.
À côté de cela, Nicolas est le gérant d'une entreprise de charpente (Eco Home 05), qui lui demande beaucoup d'investissement, ce qui fait qu'il est parfois difficile pour lui de trouver le temps de naviguer dans la journée. Prêt à tout pour passer un peu de temps sur les rivières, il a toujours son matériel prêt dans le camion et est très réactif. Dès qu'un petit créneau se libère, il prend sa voiture, son matériel et s'échappe un petit moment. Il profite également des déplacements que lui occasionne son travail pour faire des haltes kayak sur le territoire. Quand il n'a pas le temps d'y aller pendant la journée, il se lève plus tôt le matin, et navigue parfois même, à 6h du matin.
Pour lui, une journée de rêve serait de se lever tôt, d'aller faire du kayak, ou un autre sport de nature à côté de chez lui, de travailler sur un projet environnemental, qui a du sens, avec ses amis, puis la finir en cuisinant des produits locaux pour partager un bon repas le soir.
Nicolas et le Pays des Écrins
Après son retour en France, Nicolas et un ami (charpentier et kayakiste) ont monté une entreprise de charpente appelée "Ecohome". Souhaitant rester une petite structure, leur souhait était de mettre l'accent sur la qualité, plutôt que la quantité. Pari réussi, puisqu'après 10 ans l'entreprise est toujours là, et le carnet de commandes est bien rempli. Pour lui, il était important de ne pas faire de sa passion son métier, puisqu'il souhaitait garder ces moments de navigation pour lui.
Malgré un agenda bien rempli, Nicolas profite du terrain de jeu qu'est notre territoire pour faire de la randonnée, du parapente, ramasser des champignons, faire du ski de fond et de rando. Hormis en kayak, où il aime particulièrement la gorge de la Durance entre Prelles et L'Argentière-la-Bessée, il n'aime pas un lieu plus qu'un autre. Selon lui, tout dépend de l'humeur, du temps qu'il fait, de la saison, etc. Le territoire est plein de richesses. Il surnomme même le Pays des Écrins, le Pa(rad)ys des Écrins.