Thibaut Blais, photographe indépendant du Pays des Écrins #6 - Deutsch

Veröffentlicht am 17 December 2020

« Mes petits rituels » #6 - Chasseur de lumières

Pour ce sixième épisode de « Mes petits rituels », nous nous sommes dits que ce serait sympa d’en découvrir davantage sur l’artiste qui se cache derrière les magnifiques clichés que nous partageons sur nos différents supports. Nous sommes ainsi partis à la rencontre de Thibaut Blais, photographe indépendant au Pays des Écrins, le temps d’un bivouac et d’un lever de soleil en montagne. Dans cette vidéo, notre photographe nous fait part de sa manière de travailler, de sa passion pour la photographie et de ses habitudes en montagne.

La photographie, une question de passion…

Originaire des Hautes-Alpes, Thibaut s’est éloigné du territoire quelques années, le temps de ses études. C’est après avoir obtenu un BTS photographie à Paris, une licence en Information et Communication à Grenoble et entamé un master en réalisation de documentaire nature et environnement à Poitiers, qu’il a pris la décision de revenir s’installer dans sa ville natale.

Ayant le souhait de devenir journaliste, c’est tout naturellement qu’il s’est intéressé à la photographie alors qu’il était encore au lycée. Ses premiers clichés étaient alors consacrés au hockey, sport pour lequel il rédigeait régulièrement des articles, qu’il agrémentait de ses propres photos, pour ensuite les publier dans les pages du Dauphiné Libéré. Au fil du temps, la photographie est devenue une réelle passion pour lui, et a pris le dessus sur son envie initiale de devenir journaliste. Loin de là l’idée d’abandonner totalement cet univers, qui est toujours en lien avec son travail, puisque cela lui arrive de produire pour la presse ou pour les magazines. De plus, aimant particulièrement raconter ses différents périples, sa manière de travailler se rapproche désormais de plus en plus de celle d’un reporter. Chose qu’il souhaiterait conserver.

Puiser son inspiration au sommet de la montagne...

Notre aficionado de la photographie s’est spécialisé dans les prises de vues de nature et de sport. Selon lui, tout est question de plaisir. Il aime le côté aventurier qui en découle et le sportif qui sommeille en lui s’éveille à chaque sortie réalisée en montagne. Son métier est sa passion, son but premier est de prendre du plaisir tout en transmettant ensuite au public, ces paysages immortalisés.

Depuis quelques années maintenant, Thibaut se passionne pour la haute-montagne. Ses sorties sur les sommets se font de plus en plus régulières. Bien conscient que le danger est d’autant plus présent en haute altitude, il a la chance d’être entouré de personnes qui adorent tout autant que lui, prendre de la hauteur et l’accompagner dans ses périples les plus fous. Parce que oui, des défis il s’en donne !

Avide de paysages à couper le souffle, Thibaut souhaite aller toujours plus haut et en voir davantage à chaque sortie. Cet hiver, il s’est mis au défi d’immortaliser un lever de soleil au sommet des Agneaux, après avoir échoué une première, puis une seconde fois, l’idée ne l’a plus quitté. Plus récemment, il s’est donné comme but de parcourir 44,5 km et 2 806 m de dénivelé positif, seul*, en deux jours. C’est direction Roche Faurio qu’il est parti de Pelvoux, sac sur le dos, prêt à chausser les spatules et à chasser les lumières. Un défi qu’il est fier d’avoir accompli et de partager auprès de ses internautes, sur les réseaux sociaux.

*Attention, il est important de savoir que Thibaut est parti seul mais a étudié les risques avant son ascension. Connaissant le Glacier Blanc, il était très attentif aux différents dangers qui l’entouraient. De plus, après une nuit passée au refuge, il a bien échangé avec le gardien sur l’objectif qu’il souhaitait atteindre et savait qu’il le surveillait, au loin.

… se préparer…

Ses sorties, il les prépare avec minutie. Lorsqu’il s'apprête à partir en montagne, il est très attentif à la météo. Par exemple, quand il prévoit d’aller au Dôme des Écrins, il analyse l’évolution météorologique tout au long de la semaine qui précède sa sortie. Entre alors en compte le vent, la neige, les nuages, etc. Il reste également très attentif au Bulletin d’Estimation du Risque d’Avalanche (BERA), chose très importante quand il prévoit des sorties en haute-montagne ou en plein hiver. Vient ensuite la préparation de ses sacs. C’est consciencieusement qu’il dispose ses différentes affaires au sol, pour être sûr de ne rien oublier. Faire un sac lui prend environ 1h. Ce sac, qui l’accompagnera jusqu’au sommet pèse au minimum 8 kg (un boîtier, trois objectifs, un trépied, des batteries, etc.) Vient s’ajouter à cela, des kilos d’équipements personnels (veste, chaussures, nourriture, etc.). Thibaut le reconnaît, il ne voyage pas léger ! Son dos en garde désormais la trace… C’est pourquoi outre ses sorties en montagne, il s’entretient physiquement, à coup de pompe et traction, pour ne pas flancher.

… et partager

Après chaque grosse sortie, notre passionné ne fait pas de pause avec les photos, parce que son repos, il le prend au bureau à traiter les différentes images capturées. Une fois les photos triées et traitées, c’est sur les différents réseaux sociaux qu’il prend plaisir à les partager.

Largement reconnu dans le secteur pour son talent évident, Thibaut prend plaisir à lire les commentaires qui lui sont laissés, d’autant plus quand les internautes s’intéressent davantage à tout ce qu’il se passe derrière son travail. Il est d’ailleurs de plus en plus fréquent, que des personnes le sollicitent sur des idées de randonnées, pour pouvoir admirer les différents paysages qu’il a immortalisés.

Thibaut et le Pays des Écrins

Quand nous avons interrogé Thibaut, sur ses endroits préférés dans le Pays des Écrins, il n’a pas fallu plus de 5 secondes pour qu’il nous réponde “Pelvoux” et “Le Glacier Blanc”. Il nous a d’ailleurs partagé une anecdote sur l’une de ses sorties à Pelvoux

Nous étions en plein été, la météo annonçait assez beau. Nous avons bivouaqué à 3 200 dans le but de monter au Pelvoux, au petit matin. Le lendemain matin, surprise, il avait "neigeotté" pendant la nuit, nous étions dans le brouillard, nous nous sommes alors demandé s’il était judicieux de monter, ou non. Finalement, nous nous sommes dits « on est là, on monte quand même ». J’étais persuadé qu’au-dessus des nuages il y avait le soleil. Et ça n’a pas loupé… En montant nous sommes passés au-dessus de la mer de nuages. La lune s’est levée au même moment, et nous a accompagné en haut du couloir, c’était extraordinaire…

Thibaut Blais

À côté de cela, en moyenne montagne, il aime particulièrement se rendre aux lacs Faravel, Palluel et Fangeas… Il aime le côté sauvage qui en dégage.

Pour lui, le Pays des Écrins est un lieu sauvage. Le fait que l’accès à la montagne se fasse naturellement, accentue cette sensation de territoire authentique.

Pour suivre les aventures de Thibaut, rendez-vous sur sa page YouTube et sur page Facebook

Retrouvez tous nos épisodes de notre série vidéo "Mes Petits Rituels".

 

Rédaction : Blandine REYNAUD