Frank Adisson - English

Vous avez dit Vie D’Ici… quèsaco ?

Nous poursuivons notre série Vie d’ici avec Frank Adisson, médaillé de bronze aux jeux olympiques à Barcelone en 1992 et d’or en 1996 à Atlanta avec Wilfrid Forgues, son coéquipier.

Frank Adisson est Directeur Délégué de la Compagnie des Hautes Chutes de Roques, groupe qui exploite et gère des centrales hydroélectriques dans les Alpes. Son plus gros investissement a été lancé au printemps à Saint-Firmin (Hautes-Alpes), où une nouvelle centrale est en train de voir le jour sur la Séveraisse. L’eau y sera acheminée via une conduite forcée enterrée de 1,8 m de diamètre.

Quel est ton lien avec les Écrins ?

Je suis né dans les Hautes-Pyrénées mais j’habite au Pays des Écrins depuis 12 ans. Un lien fort est celui avec le Club de Kayak de l’Argentière-La Bessée avec qui l’on a fêté notre titre de Champion Olympique en 1996. Cette ville est depuis plus de 20 ans très engagée pour la pratique des sports d’eau vive : les compétitions et l’organisation de gros événements (Championnat d’Europe, Coupe du Monde), la pratique sportive avec l’aménagement du stade d’eau vive et ses alentours, des bâtiments qui permettent au Club de Canoé Kayak des Ecrins, dont je suis président depuis 6 ans, d’être autonome.

Tu fais du kayak depuis quand ? Le déclic de la passion (une personne, un endroit)?

Mes grands-parents pratiquaient déjà dans les années 40, où ils descendaient l’Ardèche sans croiser personne. Aussi, je pratique depuis que je suis tout petit à Bagnères-de-Bigorre dans les Pyrénées.

Tu as été médaillé en canoë biplace avec Wilfrid Forgues aux jeux olympiques de Barcelone (bronze) en 1992 et à Atlanta en 1996 (or), c’est combien d’années d’entraînement ?

On a commencé à s’entraîner avec Wilfrid en 1984, 8 ans après on a eu une première médaille de bronze, et 4 ans après, nous sommes devenus Champions Olympiques. Maintenant la durée des épreuves est plus courte, plus intense et il y a plus de concurrents pour très peu de places aux JO (une place pour la France)…

Qu’est-ce qui te plaît dans le kayak, quelles valeurs?

J’aime la rivière, être au bord de l’eau. Et la vie de club véhicule des valeurs sympas comme pratiquer, progresser, vivre ensemble. Cette pratique est assez « plein air » et parfois rustique, car nous pouvons naviguer par tous temps.

Quelles sont tes 5 spots favoris dans les Écrins ou plus largement dans les Hautes-Alpes et ailleurs, dans le monde ?

Mon spot préféré, c’est le Gyr car il est très court et violent, c’est un condensé de grosses eaux vives et d’adrénaline. Un autre endroit méconnu et sauvage où il faut un gros niveau, ce sont les Gorges de la Durance entre Prelles et l’Argentière.

Et que conseillerais-tu aux kayakistes qui viennent en vacances dans les Écrins ?

Si tu es un très bon kayakiste, tu peux descendre la Byaisse à la fin du printemps sur la fonte de glaciers, ça secoue un peu. Si tu es bon kayakiste, tu peux descendre le Gyr l’été en fin d’après-midi, c’est sportif. Si tu es moyen kayakiste, tu pourras descendre la Clarée, tu vas te régaler. Et en famille, descendre la Durance de l’Argentière-La Bessée à Embrun, c’est simplement très beau.

Tu es Directeur Délégué de la Compagnie des Hautes Chutes de Roques, c’est-à-dire?

C’est une société qui développe et exploite 18 centrales hydroélectriques réparties sur les Alpes, dont le centre administratif est à l’Argentière. Il y a une trentaine d’employés, le gros des équipes se trouve dans le Valgaudemar et en Isère.

Comment es-tu venu aux centrales hydroélectriques ? Ce lien paraît à posteriori évident avec ta vie sur l’eau…

Oui, ça coulait de source ! Cette démarche me correspondait : l’eau et l’énergie renouvelable. Après, j’ai fait une école de commerce à Lyon, puis je me suis formé sur le tas en créant directement mon entreprise. Aujourd’hui, l’hydroélectrique est la 1ère énergie renouvelable en France, et le vrai enjeu, c’est produire plus avec les centrales existantes.

Est-ce que tu peux nous parler de ton endroit préféré, en hiver, au Pays des Écrins ?

En hiver, il n’y a pas d’eau, je ne navigue pas, mais je fais du ski de randonnée, par exemple sur les Crêtes de Reychard…

Est-ce que tu peux nous parler de ton endroit préféré, en été, au Pays des Écrins ?

Mon coin préféré pour naviguer, c’est le Gyr. Hors de l’eau, une sortie idéale, c’est un footing au-dessus de Vallouise, au Rocher Pointu.

Qu’apprécies-tu particulièrement sur ce territoire ?

La présence de la haute-montagne. On est rapidement en contact avec la nature à la fois préservée et un peu dure.

Et aussi ce qu’il manque ?

Le fait d’être enclavé, c’est pesant au niveau du travail, les déplacements compliquent les réunions.

Décris-nous une journée parfaite au Pays des Écrins ?

Le matin, descendre les Gorges de la Durance avec les copains, puis faire un pique-nique au club de kayak, et l’après-midi, s’entraîner au club avec les gamins !

A l’opposé, la pire journée au Pays des Écrins ?

Une journée d’hiver où il pleut sur la neige…

Si tu devais décrire le Pays des Écrins en trois mots :

Authentique – Préservé – Montagnard

Pour en savoir plus sur le kayak dans les Écrins :

Le Club CCK Écrins : 06 63 08 74 03, cckecrins@gmail.com et son Facebook CCKÉcrins

Le CRFCK - Centre Régional de Formation Canoë-Kayak : 04 92 23 12 92, http://www.crfck.com/ et son Facebook CRFCK