La Confrérie des 7 Majeurs par David Fournel - English

Cet été, David Fournel a testé pour vous la "Confrérie des 7 Majeurs" ! Quesaco ? Un challenge pour cyclistes confirmés, qui fait rêver…

Mais tout d’abord qui est David ?

Peut-être un passager du vent, puisqu’il habite à Freissinières, mais s’envole aussitôt vers les sommets en courant ou à vélo. Expert en thermique du bâtiment, il est salarié chez BATISS, bureau d’étude basé à Lucéo (La Roche-de-Rame). David parcourt les montagnes depuis qu’il a 9 ans, ce qui l’amène rapidement à la compétition cycliste jusqu’en catégorie élite, le plus haut niveau amateurs. Performeur, il sera sélectionné par deux fois sur des courses professionnelles. Désormais ce qui l’intéresse, c’est davantage l’enduro-performance, et notamment un projet bien précis…

Peux-tu nous en dire plus ?

Il s’agit d’une étape permanente qui existe dans les Hautes-Alpes, c’est un parcours tracé de façon virtuelle avec des points de passage obligatoires. Chacun est susceptible de le parcourir tout au long de l’année, et quand il l’entend.

Quelles sont les spécificités de ce parcours ?

Déjà son nom : la « Confrérie des 7 Majeurs » ! Il a été proposé par un ancien coureur, fondu d’extrême et de vélo, Patrick Gilles. Le parcours fait 360 km, 7 cols : Izoard, Agnel, Sampeyre, Col de Fauniera, Lombarde, Bonette, et Col de Vars, selon une boucle.

Gros parcours ! Quel est l’objectif ?

L’idée est de partir avec un objectif de temps, c’est-à-dire réaliser cette boucle en moins de 24h car peu de personnes l’ont terminée, et une seule en moins de 24h (Patrick Gilles). Aussi, il s’agit d’avoir juste le minimum sur le vélo : un éclairage, une gourde et quelques barres énergétiques.

Comment s’est passé le challenge cet été ?

Au départ, ce devait être une reconnaissance de parcours mais comme j’avais les jambes, je l’ai tenté ! Je suis parti à 2h30 du matin samedi, avec barres énergétiques et carte bleue pour pouvoir m’acheter à manger… J’ai dû m’arrêter trois fois car il y a eu des orages de grêle, me faisant perdre 7h sur l’ensemble du parcours. Je suis rentré chez moi, le dimanche matin suivant à 8h30, j’ai donc pédalé 22 heures.

Quelle anecdote gardes-tu en mémoire ?

L’aspect sauvage des cols italiens, le revêtement est affreux, parfois en terre et en gravier, mais il n’y a pas de motos !

Qu’est-ce qui a été le plus difficile physiquement ?

Les conditions météorologiques avec les variations de températures entre les périodes ensoleillées et les pluies glacées ! Dans la descente du Col de Fauniera, il y avait 10 cm de grêle sur la route, je n’avais pas envie de tomber ! Un hébergeur privé m’a accueilli chez lui quelques heures, a fait des pâtes, j’ai pu me réchauffer et repartir !

D’ailleurs, es-tu prêt à retenter le challenge des 7 Majeurs en moins de 24h ?

Oui ! Mais ce sera en 2017 car les cols ne vont pas tarder à fermer…

Sur notre beau territoire, as-tu des endroits favoris pour pratiquer le cyclisme?

La montée au Pré de Mme Carle est très belle car c’est une ambiance de haute-montagne. On roule dans une vallée glaciaire et on arrive au pied des glaciers, ça sent bon, c’est beau, c’est unique !

 

Et l’hiver ?

L’hiver, je pratique le ski d'alpinisme. J’aime beaucoup les montées sèches qui partent de chez moi (Freissinières), en ski ou à pied, comme monter à la Tête des Raisins…

En été ?

J’apprécie le petit village de Dormillouse, car il est magnifique, caché au fond de la vallée du Freissinières, et pourtant, accessible à tout le monde. En 30 mn, on se retrouve au cœur du Parc national des Ecrins, dans un milieu de haute montagne, où la flore et la faune sont juste exceptionnelles ! ) Aussi, je pratique le trail, et m’occupe de l’entretien des stations de trail du Pays des Ecrins, ce qui m’amène toujours dans des endroits magnifiques.

En quoi cet endroit fait la différence ?

Il est différent car l’on peut pratiquer la montagne dans un cadre préservé, avec de longues vallées sauvages, où tu pars à l’aventure à chaque fois…

Ce qu’il manque ?

Les moyens de transports pour arriver sur le territoire, font qu’il demeure préservé, mais développer le ferroutage permettrait de faciliter l’accès en allégeant les routes…

Décris-nous une journée parfaite au Pays des Ecrins ?

Le matin : un tour de VTT ou faire 3-4 longueurs d’escalade…

L’après-midi : une petite descente en raft…

En fin d’après-midi : un baptême de parapente à Puy Aillaud…

Et en soirée : on s’arrête chez Lionel Alphand et on déguste une bière au génépi !

A l’opposé, la pire journée au Pays des Ecrins ?

Quand tu cherches à revenir chez toi et qu’il y a une grève à Lyon, à Grenoble la route est coupée car la montagne s’écroule, à Modane, quand le tunnel du Fréjus est coupé pour cause de travaux… Honnêtement, en local, il y a tellement de choses à faire, la journée ne peut pas être mauvaise !

Si tu devais décrire le Pays des Ecrins en trois mots :

Nature préservée – Soleil – Qualité de vie

Merci David