Les refuges du Pays des Écrins

GARDIENS DES SOMMETS

Liés intimement à l’histoire de la conquête des cimes, pour laquelle une halte à mi-course s’avérait et s’avère toujours indispensable, les premiers refuges apparaissent dès la seconde moitié du xixe siècle, notamment sur les voies menant vers les sommets les plus élevés. Aujourd’hui, ils n’ont plus rien à voir avec les cabanes au confort rudimentaire qui ont accueilli les pionniers de l’alpinisme, mais restent une expérience insolite et l’occasion de rencontrer d’autres passionnés de montagne.

Le Pays des Écrins compte sept refuges dont ceux du Sélé, des Écrins et du Glacier Blanc.  Retrouvez ci-dessous une présentation de trois refuges, ainsi qu'une interview de leurs gardiens.

 Refuge des Écrins

Situé à 3170 mètres d’altitude, sur un promontoire rocheux de la rive gauche du glacier Blanc, le refuge des Écrins fait face au plus haut sommet du massif, la Barre des Écrins qui culmine à 4102 mètres. Camp de base incontournable des alpinistes qui s’élancent à l’assaut du Dôme et de la Barre des Écrins, du pic du glacier d'Arsine, de Roche Faurio ou encore de Neige Cordier, il sert également de point de départ aux skieurs de randonnée.

Damien Haxaire, 58 ans, gardien Originaire des Vosges, Damien a toujours eu une attirance toute particulière pour les grands espaces et la montagne. Au point de faire de sa passion, son métier. Accompagnateur en montagne et pisteur-secouriste, il s’installe dans la vallée en 2011, et assure la fonction de gardien du refuge de Pelvoux avant de rejoindre celui des Écrins. Ce qu’il affectionne le plus dans ce métier de vigie des cimes? La liberté tout simplement. Au fil de ses années de gardiennage, il s’est découvert une passion pour la cuisine, depuis, il régale ses hôtes. Nul ne résiste à ses désormais célèbres choux à la crème confectionnés face à la Barre des Écrins ! La dégustation se mérite: pour accéder au refuge et goûter à ses charmes, il faut progresser sur le glacier Blanc, équipé de crampons.

«Ce n’est pas de la randonnée. Et c’est ce qui me plaît aussi. »

Accès : Pré de Madame Carl
Durée / Dénivelé : 4h30 / 1300 m accès glaciaire nécéssitant un equipement adapté
Altitude : 3 170 m
Capacité : 116 places
Gardiennage : de mars à septembre
09 82 12 70 85
06 07 79 89 96

Refuge du Sélé

Coiffant la barre rocheuse qui ferme le vallon de Celse-Nière, le refuge, construit en 1983, appartient à cet univers minéral de la haute montagne, offrant une vue panoramique sur tout le vallon.

Étape idéale pour découvrir la vie des refuges de haute montagne, il est également la porte d’entrée pour les Ailefroides, la pointe des Bœufs-Rouges, les Aiguilles de Sialouze, la pointe du Sélé... des sommets qui ont marqué l’histoire de l’alpinisme.

Sophie Loos, gardienne

Gardienne du refuge du Pavé durant sept années, Sophie a repris les rênes du Sélé en 2022. Elle a remplacé l’emblématique Raoul Gaentzhirt, maître des lieux pendant 25 ans. Ses galons de gardienne largement acquis, elle s’est lancée dans cette nouvelle aventure d’altitude avec excitation. Ce refuge, elle y songeait depuis longtemps ! Amatrice de verticalité et un diplôme d’état d’escalade en poche, elle a trouvé ici son coin de paradis et connaît parfaitement les courses alentours. Un petit plus qui lui permet d’être en mesure de renseigner les alpinistes en quête de conseils. Elle met aussi un point d’honneur à faire de la halte au Sélé, une expérience inoubliable, grâce à un accueil impeccable et à une cuisine faite de produits locaux de qualité. Le pain est cuit sur place tous les jours et des plats végétariens viennent régulièrement s’ajouter au menu.

Accès : depuis le camping d'Ailefroide 
Durée / Dénivelé : 3h / 1000 m
Altitude : 2 542 m
Capacité : 76 places 
Gardiennage : de juin à septembre
04 92 23 39 49 

Refuge du glacier Blanc

Facilement accessible, le refuge du glacier Blanc est situé sur la rive gauche du glacier éponyme et regarde les grandes, belles et sauvages faces nord du Pelvoux, du pic Sans Nom et des Ailefroides.

Cet environnement glaciaire donne au site sa dimension singulière. À mi-distance entre le Pré de Mme Carle et le Refuge des Écrins, il est une halte délicieuse. Sa grande terrasse ensoleillée est un luxe. Côté alpinisme, il permet d’accéder à de nombreuses courses renommées : les Agneaux, le Pic du Glacier Blanc, les Cinéastes, Neige Cordier... ou de s’initier à la marche sur glacier.

Nicolas Chaud, 44 ans, gardien

Avant de s’installer (en juin 2013) de mi-mars à fin septembre au refuge du glacier Blanc, Nicolas fut gardien du refuge du Pelvoux et aide gardien à celui des Écrins.

La particularité de ce refuge construit dans un univers minéral ?

 Le melting pot estival qui fait se rencontrer en ce lieu reculé, alpinistes, randonneurs et familles. Nicolas trouve un bon équilibre entre périodes de grandes affluences et moments de solitude qu’il affectionne. « J’aime rencontrer et échanger avec les gens de passage, puis profiter du silence et du lieu pour moi tout seul. » Le travail en équipe séduit aussi celui qui l’hiver, le refuge fermé, devient moniteur de ski à Puy Saint Vincent.

Accès : Pré de Madame Carle
Durée / Dénivelé : 2h30 / 670m
Altitude : 2 542 m
Capacité : 131 places
Gardiennage : de mars à septembre
04 92 23 50 24
04 82 12 73 91