Histoire d'un guide passionné dans les Écrins
Il y a ces alpinistes qui voient la profession de guide comme un simple gagne pain, et ceux qui ne s’imaginent tout simplement pas faire autre chose.
Âgé de 80 ans, Claude Albrand officie toujours au bureau des guides des Écrins VallouisePelvoux-Ailefroide, 55 ans après y être entré. Avec le même enthousiasme et la même forme, il emmènera cet hiver pour la énième fois des clients dans les traversées de la Meije et du Pelvoux ou encore au sommet du pic du glacier d’Arsine. Élevé skis aux pieds, « mon père était secouriste en montagne. Nous avons vécu dans une dizaine de stations de ski différentes», cet Argentiérois trouve très vite sa vocation. «À 17 ans, j’étais moniteur de ski et à 20 ans guide de haute montagne.
Ces métiers étaient pour moi une évidence. » Skieur et grimpeur expérimenté, il embrasse un temps une carrière d’enseignant-formateur de moniteurs d’escalade et d’accompagnateurs en montagne.
Illustre personnage de la vallée, Claude Albrand se distingue de ses pairs par son amour immodéré et inconditionnel du massif des Écrins.
«Pérou, Kenya, Tanzanie, Canada, Australie, Jordanie, Moyen-Orient… J’ai parcouru tous les continents où il y a des montagnes. Le plus beau pays reste ce territoire. Pas seulement parce que c’est mon lieu de vie mais parce qu’on y trouve les plus jolis sommets et pour tous les niveaux. »
Lorsqu’il arpente les cimes, l’amoureux transi se plonge chaque jour dans un nouvel univers, sans jamais se lasser.
«Avec son climat et ses températures, le milieu de la haute montagne est un mythe que l’on touche du doigt. Chaque jour est nouveau. »
Et puis, il y a ce contact privilégié avec les clients. «C’est presque intime. Nous sommes des passeurs de rêve, nous leur permettons de vivre une expérience dont ils se souviendront toute leur vie. C’est forcément un moment fort. »
"J'ai parcouru tous les continents où il y a des montagnes. Le plus beau pays reste ce territoire ! "